Le coquelicot m'a dit


Le temps est venu de s’épanouir.
Pas demain, pas... "un jour", pas non plus quand les circonstances de la vie ou les alignements planétaires seront favorables mais maintenant.

Nous avons tellement tous une tendance naturelle à nous projeter dans un temps futur tout en ressassant le passé. 
Nous sommes empreints d’images et de clichés qui veulent nous faire penser qu’il y a un âge où l’on devrait être marié - ou en tout cas dans une relation stable -, un moment où « normalement » on devrait être parent, où l’on devrait posséder des choses… une maison avec ses piquets blancs tout autour et le chien dans le jardin, une voiture neuve et rutilante, un job qui, même s’il ne nous épanouit pas nous permet de survivre.

Seulement voilà, survivre ne suffit plus, il est temps d’apprendre à vivre. 

Pour cela il nous est demandé de prendre conscience du fait que nous sommes constamment dans nos projections d'un possible futur et dans la répétitions de nos souvenirs du passé.
Il nous est surtout demandé de nous incarner dans le présent. Le « ici et maintenant ».
Bien sûr que l’on ne peut pas empêcher notre cerveau de gambader dans le futur et le passé.
Par contre on peut tout à fait lui soumettre de s’arrêter dans l’instant présent.
Ne dit-on pas que le présent est un instant d’éternité ?

Nous avons cette propension à envisionner un futur complètement différent de nos circonstances actuelles. Et pour cause ! On le voudrait plus beau, plus riche, plus épanouissant, plus… plus.
Ce sont ces projections qui nous empêchent souvent de nous ancrer dans le moment présent, qui nous empêchent de nous engager pleinement et de participer.
Ce futur, fantasmé finalement, qui nous empêche de nous accomplir aujourd’hui.
Cette faculté que l’on a de se faire croire que la meilleure version de nous-même est pour demain nous distrait du moment présent.
C’est un peu comme si une fleur qui pousse dans le nord de la France se disait « je vais attendre de vivre sur la Côte d’Azur pour m’épanouir et fleurir ».

Nous n’avons aucune garantie par rapport à ce futur imaginé. La seule garantie, c'est l'instant.
Quand nous nous retenons de vivre le moment présent, pleinement, nous prenons le risque de ne jamais nous épanouir et fleurir.
Le présent c’est le terreau qui nous permet l’enracinement. C’est de là que nous pouvons puiser notre énergie pour nous développer et pour ouvrir nos cœurs. 
C’est réaliser que nous pouvons vivre pleinement, quelque soit le lieu où nous sommes et sans hésitations liées au fait que nous ne sommes pas accompagnés par la personne de nos rêves, ou que nous ne nous sentons pas épanouis dans notre travail du moment ou encore que l’on risque de déménager un jour.

Bien sûr que ça fait peur !
Parce que l’on peut avoir l’impression du coup d’abandonner ses rêves et ses désirs mais, ceci dit, cette notion de devoir se mettre en pause pour attendre nos rêves, ces projections fantasmées de ce qui pourrait être… n’a pas vraiment de sens.
Ce qui peut se produire par contre, c’est une difficulté à prendre la vie à bras le corps, de se prendre à bras le corps, pour ce que nous sommes… là, maintenant.
C’est risquer de passer à côté de soi, à côté de l’autre, à côté de la vie.

Il est peut être temps d'arrêter d’établir des conditions au bonheur.
Les « si » et les « quand »… 
« Si j’avais un boulot qui me plaise, je serais épanoui »
« Si j’avais un.e partenaire, je serais heureux.se »
« Quand j’aurai perdu/gagné 3 kilos, je serai bien dans ma peau »
Tous ces conditionnement qui nous empêchent d’être un cadeau pour soi, un cadeau pour les autres et pour la vie.

Maintenant est le moment de s’épanouir, quel que soit le lieu et les conditions d’enracinement. 
Nous avons ce pouvoir de dire « oui, je le veux », de trouver le courage de sortir de nos enchainements et de nous engager pleinement avec nous-même. Personne ne le fera pour nous.

Il est temps d’être vulnérable comme ces coquelicots en photo, qui trouvent le courage de  se présenter aux éléments avec toute leur force et leur délicatesse et qui osent prendre leur place. 
C’est de cette place que l’on se trouve.

Commentaires

  1. Nous sommes sans cesse empressés (oppressés ?) de suivre ce format dans lequel on nous enferme dès l'enfance. Cela nous met "la tête dans le guidon" et, souvent, adultes, on ne la relève qu'après une chute. Et, même à ce moment, si l'on n'y prend pas garde, on est tenté de remonter sur le vélo sans rien changer.
    Mais il me semble que le plus grave c'est que, même lorsque les enjeux de notre équilibre nous sont apparus clairement, la fâcheuse tendance reste de vouloir caler nos enfants dans ces mêmes cases dont on cherche à sortir. S'il nous est difficile de prendre exemple sur le coquelicot, faisons-le pour nos enfants !

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